Energies renouvelables en Afrique_PP – 19-06 (Rim Berahab)
Résumé :
Les pays du continent africain ont connu une croissance sans précédent au cours des deux dernières décennies. L’énergie, pilier fondamental du développement économique, politique et social, demeure toutefois un des principaux défis auxquels ils sont confrontés. En effet, la majorité des pays d’Afrique se heurte à un manque important d’accès à l’énergie. Alors que les combustibles fossiles continuent de dominer leurs mix énergétiques, ces pays sont dotés d’abondantes ressources en énergies renouvelables qui peuvent rendre l’énergie à la fois abordable, fiable et durable. Au cours des dernières années, les stratégies de déploiement des énergies renouvelables en Afrique ont pris de plus en plus d’ampleur, grâce à la conjonction de plusieurs facteurs, tels le dynamisme de l’activité économique, la croissance démographique rapide et la baisse des coûts technologiques des énergies renouvelables. Néanmoins, plusieurs défis liés à leur financement, à la réglementation et aux politiques publiques entravent encore l’accroissement des investissements à leur encontre. Relever ces défis devient essentiel pour les pays africains afin de tirer parti de leurs abondantes ressources renouvelables et mener à bien leur transition énergétique.
Conclusion :
La généralisation de l’accès à l’énergie moderne est un enjeu de développement majeur pour les pays africains. Alors que d’importantes réserves d’hydrocarbures existent, des sources d’énergies renouvelables, telles que le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité et la géothermie abondent, offrant au continent une diversité en termes de ressources énergétiques. Si pendant longtemps, la bioénergie traditionnelle et les énergies fossiles ont constitué l’option privilégiée, le recours aux énergies renouvelables prend de plus en plus d’ampleur.
A l’échelle mondiale, la compétitivité croissance des technologies renouvelables est le moteur de la révolution énergétique. Un énorme potentiel existe, aussi, dans les marchés émergents à l’instar de l’Afrique, où les énergies renouvelables sont amenées à jouer un rôle clé pour l’électrification du continent. A cet égard, la technologie photovoltaïque attire d’ores et déjà de nouveaux investisseurs, afin de fournir une électricité bon marché hors du réseau (off-grid).
La diversification du mix énergétique africain, et la hausse de l’utilisation des énergies renouvelables ne se justifie pas seulement par des considérations économiques qui peuvent varier d’un pays à l’autre. Les technologies des énergies renouvelables sont, en outre, des sources d’énergie non polluantes, qui ne contribuent pas au problème du changement climatique. Par ailleurs, elles ont le potentiel d’attirer des investissements importants, de contribuer à la création d’emplois et à la croissance des économies locales, tout en les protégeant des aléas des marchés internationaux des prix des produits de base, dont le pétrole.
Toutefois, le secteur de l’énergie de la plupart des pays africains accuse un retard, en ce qui concerne la définition de voies claires pour le développement des énergies renouvelables, notamment en termes de cadres juridiques, d’incitations et de soutien au développement du secteur privé. En effet, le marché des technologies renouvelables, à lui seul, et malgré des prix record pour les énergies éoliennes et les solaires, s’est révélé jusqu’à présent insuffisant pour étendre les avantages des énergies renouvelables au-delà des grands marchés établis. Une intervention des gouvernements, des institutions financières internationales, travaillant en partenariat avec les secteurs de l’industrie et de l’investissement concernés, peut ainsi contribuer à accélérer le rythme et l’ampleur des investissements. Par conséquent, il devient pressant pour les gouvernements africains d’envoyer des signaux clairs aux investisseurs, afin d’instaurer un environnement favorable, régi par un cadre législatif et administratif cohérents.
Auteur de l’article joint ci-dessus (détails) :
Rim Berahab, PP 19/06 – Policy Center for the New South, Mai 2019